L’equilibrio

de Vincenzo Marra, avec Mimmo Borrelli, Roberto Del Gaudio, Giuseppe D'Ambrosio, Italie, 2019, 1h30

Synopsis

Ancien missionnaire en Afrique, le père Giuseppe se fait transférer dans une petite ville près de Naples. Il y remplace le curé local, Don Antonio, dont le charisme et le combat contre l'élimination illégale de déchets toxiques lui ont valu le respect de la communauté. Giuseppe se révèle un digne successeur, luttant contre toutes sortes d'injustices, mais celui-ci se heurte rapidement à la dure réalité locale...

Avis Cinélangues

Dans ce film, pas de problématique liée à la foi ou à la religion en soi, malgré le statut du personnage principal qui est prêtre. Il s’agit ici en effet du prêtre en tant que représentant de l’Église, l’Église comme institution, la seule en face des habitants lorsque l’État a déserté.

C’est ainsi que le curé de la paroisse, dans cette banlieue déshéritée, semble encore être une figure de référence pour nombre d’habitants. Une référence qui doit cependant se plier aux règles dictées par le parrain local comme le reste de la population, laquelle subit en silence.

Don Giuseppe n’a toutefois pas l’intention de s’y soumettre. Voilà les dynamiques relationnelles étant bousculées, les abus deviennent visibles et quelques uns cherchent à s’y soustraire. La sphère de la souffrance privée et occultée s’ouvre pour laisser place à l’action. La jeunesse apprend le respect de soi et des règles de vie en commun.

Mais le microcosme organisé qu’est le quartier finira par rejeter le corps étranger.

Le passage du prêtre courageux n’aura cependant pas été vain, les graines de conscience et de liberté vont germer dans l’esprit de quelques enfants, porteurs d’un message d’espoir malgré tout.

Une œuvre donc qui permettra un travail de réflexion sur les dynamiques relationnelles ; comment au jour le jour, même dans des actes symboliques, on accepte ou on contraste l’emprise, l’abus de ceux qui veulent imposer leur domination et leurs règles iniques. Au-delà des individus, les institutions ne sont donc pas épargnées dans ce tableau qui montre comment la complaisance va jusqu’à la complicité. La scène brossée n’est cependant pas monocolore. Les forces de l’ordre et l’église sont des organismes composés d’individus, qui selon leurs choix vont en faire des instruments de respect de la dignité ou de soumission.

Une œuvre qui appelle donc à la prise de conscience, qui par sa seule présence sur les écrans constitue un acte d’accusation contre cette loi du silence qui concerne le choix opéré par chaque individu.

Axes 2de : Le village, le quartier, la ville, Représentation de soi et rapport à autrui

Axes Cycle Terminal : Espace privé et espace public, Art et pouvoir, Diversité et inclusion

Public conseillé : Collège (3ème) et Lycée

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